Etonnante découverte publiée par la revue "nature":
Une abeille encastrée dans de l’ambre a été découverte en République Dominicaine par un collectionneur privé en 2000. Ce fossile est arrivé au Musée de Zoologie Comparative de Harvard en 2005 et permet ainsi de reconstituer l'évolution de ces plantes au passé inconnu.
Ce précieux morceau d'ambre daté de 15 à 20 millions d'années a été trouvé en 2000 dans une mine de la Cordillère septentrionale, à l'est de Santiago. Il contient notamment deux pollinariums («paquets» de pollen) d'orchidée dans un état de conservation extraordinaire, attachés au thorax d'une abeille ouvrière.
Les auteurs de la découverte, Santiago Ramirez, de l'université Harvard à Cambridge (Massachusetts, États-Unis), et ses collègues, ont donné à cette orchidée jusqu'ici inconnue le nom de Meliorchis caribea, et identifié l'abeille comme appartenant à l'espèce Proplebeia dominicana, caractérisée par l'absence de dard.
«Il s'agit, résument les chercheurs, du premier fossile sans ambiguïté d'une orchidée tout en offrant une observation sans précédent de l'interaction plante-pollinisateur».
Les orchidées (du grec «orchis», testicule, en référence à la forme arrondie des pseudo-bulbes de certaines espèces) sont fécondées par des insectes qui pénètrent dans leur ovaire, renfermant du pollinarium. Le pollen adhère alors fortement aux insectes, mais se décolle tout seul lorsque le pollinisateur arrive dans une autre fleur.
L'évolution des plantes de la famille des orchidacées, qui fascinent depuis l'époque du «père» de la théorie de l'évolution, Charles Darwin, il y a 150 ans, demeurait jusqu'ici très obscure.
Ce qui est particulièrement important pour les auteurs de la découverte, c'est qu'ils disposent donc désormais d'un moyen de reconstituer l'arbre phylogénétique des orchidées en général, dont on connaît aujourd'hui quelque 25 000 espèces.
«Nous avons construit cet arbre de famille en nous basant sur les séquences d'ADN», précise Santiago Ramirez à l'AFP. «Puisque nous savions où s'y trouvait le fossile, nous avons utilisé son âge pour calibrer l'horloge moléculaire. Et puisque aucune autre orchidée fossile n'était connue jusqu'ici, nous avons calculé l'âge des orchidées modernes à partir de celui de Meliorchis».
Ainsi, les scientifiques sont arrivés à la conclusion que le dernier ancêtre commun des orchidées existantes poussait il y a 76 à 84 millions d'années. Les résultats obtenus suggèrent enfin, précisent-ils, que le grand rayonnement des orchidées a commencé peu après les extinctions massives qui ont marqué le passage de l'ère secondaire à l'ère tertiaire, il y a 65 millions d'années, et dont les victimes les plus célèbres sont les dinosaures.
Alors que les orchidées sont la famille de plante la plus importante et la plus variée sur la Terre, elles sont étonnament absentes des collections de fossiles, d’après le chercheur à l’Université de Harvard, Santiago Ramirez, dont l’étude a été publiée dans le journal Nature.