En rangeant mes livres, je viens d'en retrouver un très amusant : Légende des fleurs par Michel LYS aux éditions du MONT légend'.
Les textes sont très documentés et très bien écrits, les illustrations sont de Corinne MERLES.
Je vous présentais début septembre les dahlias,
voici le texte correspondant:
" Le dahlia : un prince qui saura nous combler
Elevé depuis des lustres dans le potager des Aztèques sous le nom de « Acocotli », le dahlia n'arriva chez nous qu'au début du XVIIIe siècle. Rebaptisé alors dahlia en hommage à un élève du botaniste Linné, André Dahl, la fleur connut un succès considérable. Sa racine était alors fort prisée pour ses vertus alimentaires et il faudra attendre le XIXe siècle et la passion des fleurs de l'impératrice Joséphine pour que le dahlia quitte le potager au profit du jardin d'ornement. Pas étonnant alors qu'un jeune poète, dans les années 1890, le célèbre en ces termes : « Ainsi le dahlia roi vêtu de splendeur, Élève sans orgueil sa tête sans odeur Irritant au milieu des jasmins agaçants ». Paul Verlaine avait bien vu le défaut de la cuirasse de ce roi de nos jardins d'automne, il n'est pas parfumé ! Qu'importe, les amoureux s'en sont emparés bien vite pour signifier à leur partenaire :« Je veux te combler ». Une formule à ne pas prendre seulement au sens figuré.
Les magiciens et les sorciers ne font pas entrer le dahlia dans leurs tours et leurs « sauces ». Dommage, il en aurait des choses à raconter cet authentique Frégnli de nos jardins, où brillent des milliers de variétés, les unes « cactus », les autres à fleur de camélia, d'anémone ou pompon.
Pourtant le dahlia a marqué l'histoire. En 1789 d'abord, où il éclôt pour la première fois en France. En Angleterre pour la mort du Prince Albert, la reine Victoria fit créer un dahlia « demi-deuil » d'une couleur pourpre sombre. Aux états-Unis un fait divers macabre - une femme est sauvagement assassinée dans un terrain vague du Cleveland - permet à l' écrivain James Elroy d'écrire son fameux roman « Le Dahlia Noir » !
Les dahlias qui s'épanouissent si généreusement dans votre jardin n'en ont cure.Leur passé ne leur a pas monté le cou, peut-être seulement la collerette car il existe un dahlia dit « à collerette » baptisé Jacques Prévert. Encore un poète ! "
Dans les années 60 mon patron avait planté dans son terrain des dahlias "Deuil du prince Albert" et nous faisions toutes les pièces de deuil en été avec ces dahlias. Je me souviens de toutes ces fleurs qu'il fallait mettre à l'eau dans seaux. Il fallait ensuite les monter très court pour les piquer sur des coussins ou couronnes. Ces pièces étaient très vite faites, elles faisaient beaucoup d'effet, mais ce n'était pas très varié.
Dahlia "deuil du prince Albert"
Photos extraites du site : homestead.dahlias