Gilles Pothier donne un cours aux élèves du Brevet de Maîtrise à Roville dans les Vosges ; Quelle chance pour ces élèves un véritable maître Fleuriste : Meilleur Ouvrier de France (94) et champion du monde (97), il dirige le Groupe d'Art Floral Interflora et possède, aujourd’hui encore, un des plus beaux palmarès français du métier. Début janvier il était de passage à Roville-aux-Chênes pour former, et informer, les futurs (très) bons fleuristes de demain. Installé à Paris, dans le 16e arrondissement, Gilles Pothier mène aussi et surtout une grande carrière internationale.
Pourtant, quand Valérie Wolf, responsable de la filière fleuriste à Roville lui demande d’intervenir, il n’hésite pas une seconde, parce que ça lui donne l’impression d’être un peu en vacances, lui qui propose « peu de cours parce que je n’ai plus trop la place pour faire ça. » Une vraie bouffée d’oxygène pour un homme qui prend l’avion comme on prend la voiture, exportant l’art floral français à travers le monde. « Les jeunes qui se lancent aujourd’hui ont des connaissances qui valent largement celles des anciens. La conjoncture a changé. Le commerce est plus dur. »
Pour autant, les fleuristes continuent de se former. Six d’entre eux, tous professionnels avertis suivent cette année des cours en Brevet de Maîtrise dans l’école d’horticulture vosgienne.
Comme Gilles Pothier le dit aujourd’hui. « Je suis resté pendant longtemps admiratif de mes aînés et j’ai pu me rendre compte qu’on était jamais rassuré, même en étant champion du monde. On se rend compte que rien n’est jamais acquis. Les titres, les trophées, ça change le regard des autres. On ne travaille pas mieux que la veille mais les gens vous voient bien meilleur. Il est beaucoup plus difficile d’être bon tous les jours que d’être bon une journée. J’ai beaucoup travaillé pour espérer être à la hauteur de mes challenges. »
Aujourd’hui encore, au milieu de l’atelier, Gilles Pothier traite de la sculpture florale. Il distille ici et là quelques touches de savoir, quelques secrets de pro. Il regarde, porte ses lunettes sur le nez, avance, enlève ses lunettes, recule, écoute et conseille. « Souvent, dans l’esprit des gens, être fleuriste c’est juste assembler des fleurs dans un bouquet. Mais on est quand même beaucoup plus polyvalent que ça. La route des couleurs, l’équilibre des lignes, sont des éléments qui font partie de notre quotidien. »
Je connais Gilles Pothier, ancien fleuriste lyonnais, et j'espère que ces jeunes apprécient sa présence à sa juste valeur, c'est vraiment un grand cadeau qu'il leur fait. Gilles est un Grand, un très Grand Fleuriste .
photo Philippe Briqueleur
Sources vogesmatin.fr du 15/01/2013 par Adeline ASPER