L'expression "la fleur au fusil", désormais passée dans la langue commune, qualifie un départ dans l'insouciance. Elle fait penser immédiatement au début de la grande guerre et à la mobilisation générale d'août 1914.
photo Panajou Frères à Bordeaux
Son origine exacte n’est pas connue avec certitude et relève avant tout de l'imaginaire d’une époque et de l'intérêt de trouver des images aptes à rassurer une population inquiète.
Elle passa à la postérité en constituant le titre d’un témoignage que l' écrivain et polémiste Jean Galtier-Boissiere (1891- 1966) publia en 1928, en fait un texte remanié et non censuré qu’il avait édité en 1917 sous le titre de "En rase campagne 1914 ".
L’auteur, engagé en 1911, caporal en 1914, y évoque notamment le départ de soldats loin d'imaginer le sort qui les attendait : "Dans leur riante insouciance, la plupart de mes camarades n’avaient jamais réfléchi aux horreurs de la guerre. [. . .] Persuadés de l’écrasante supériorité de notre artillerie et de notre aviation, nous nous représentions naïvement la campagne comme une promenade militaire, une succession rapide de victoires faciles et éclatantes."
La réalité fut autre, nous le savons un siècle plus tard. L’un des conflits les plus absurdes et les plus sanglants de l’histoire de l’humanité commençait.
« Les fleurs, à cette époque de l'année, étaient déjà rares ; pourtant, on en avait trouvé pour décorer tous les fusils du renfort et, la clique en tête, entre deux haies muettes de curieux, le bataillon, fleuri comme un grand cimetière,avait traversé la ville à la débandade. »
Roland Dorgelès (1885-1973) - Les‘ Croix de bois (1919)
Extrait du livre "PLANTES de POILUS, La fleur au fusil" de Denis Richard Édition plume de carotte
L'image de la fleur au fusil a changée aujourd'hui, à mes yeux, elle symboliserai plus une image de Paix et de non-violence .