C’est une publication qui ravira les naturalistes et, plus largement, les amoureux du monde végétal, on y apprend que 1 730 nouvelles espèces de plantes ont été découvertes en 2016 sur la planète. Les Jardins botaniques royaux de Kew, organisation scientifique qui gère notamment les célèbres Kew Gardens de la banlieue londonienne, inscrits au patrimoine de l’Unesco,ont livré, jeudi 18 mai, la deuxième édition de leur rapport annuel sur l’état des lieux mondial des plantes. Un « herbier » auquel ont contribué 128 scientifiques de 12 pays.
Une orchidée trouvée sur l’île de Madagascar, dont 83 % des plus de 11 000 plantes vasculaires ne poussent nulle part ailleurs.
Parmi ces 1 730 nouvelles espèces certaines constitueront peut-être des aliments du futur. C’est le cas de onze variétés brésiliennes de manioc (Manihot esculenta), la denrée de base la plus répandue dans le monde après le maïs et le riz.
C’est aussi le cas de sept variétés d’Asphalathus, plus connu sous le nom de « thé rouge » ou rooibos en Afrique du Sud. Six d’entre elles sont malheureusement menacées d’extinction. Font aussi leur entrée dans l’inventaire de la flore comestible un panais (Pastinaca) de Turquie, un câprier (Capparis) des Philippines, ou encore du gingembre (Zingiber) d’Extrême-Orient.
D’autres trouvailles intéresseront les adeptes des médecines traditionnelles, comme de nouvelles variétés de plantes grimpantes de la famille des Mucuna, qui produisent notamment le pois mascate, prisé par la médecine ayurvédique pour ses effets anti-vieillissement.
Vingt-neuf nouvelles espèces de bégonias ont été décrites, pour la plupart dans les forêts de Malaisie.
Pour le simple plaisir des jardiniers et des horticulteurs à la recherche de couleurs et d’odeurs inédites, le rapport fait également état d’une moisson de nouvelles plantes ornementales, dont vingt-neuf espèces de bégonias repérées en Malaisie, et pas moins de 336 espèces d’orchidées poussant dans les forêts tropicales.
« Une connaissance détaillée des plantes est fondamentale pour la vie humaine sur Terre, écrit Kathy Willis, directrice scientifique des Jardins botaniques royaux de Kew. Elles sont à la base de tous les domaines de notre vie quotidienne, de la nourriture que nous mangeons aux vêtements que nous portons, aux matériaux que nous utilisons, à l’air que nous respirons et aux médicaments que nous prenons. » Les plantes, ajoute-t-elle, « sont les fondements des écosystèmes mondiaux et elles contiennent potentiellement des solutions pour vaincre certains de nos problèmes les plus urgents ». Un patrimoine vert que le rapport veut inciter à « protéger et conserver ».
Les auteurs ne se contentent pas de cette brassée de découvertes. Ils pointent aussi les dangers que représentent, pour les écosystèmes, les plus de 6 000 plantes envahissantes désormais recensées sur le globe. Ils soulignent aussi les menaces qui pèsent sur le monde végétal, dont les incendies qui, chaque année, calcinent quelque 340 millions d’hectares, et surtout le changement climatique.
Sources texte et images : www.lemonde.fr du 18 mai 2017 article de Pierre Le Hir